Victor BraunerCes formes et contreformes en équilibres et aussi mon amitié
07.01.1960
Plume, encre et crayon gras sur papier
Signé, daté et dédicacé
24.8 x 18.6 cm
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Demande d'informations - Ces formes et contreformes en équilibres et aussi mon amitié, 07.01.1960

Certificat

Certificat de Samy Kinge

Provenance

Michel Angel, France

Collection Privée, France

Vente Christie's, Paris

Description de l'œuvre

Cette œuvre évoque clairement l'intérêt de Victor Brauner pour l'art populaire, par sa planéité, mais également par sa figure de tarot centrale qui rappelle la pictographie et les formes d'art antiques et dites primitives. L'artiste évite délibérément toute perspective illusionniste, conférant à son œuvre une aura spirituelle et occulte.

« Axées sur la représentation, de l'homme, de l'animal, mais aussi des êtres occultes ou mythologiques, ses œuvres sont paradoxalement souvent composées de formes abstraites aux couleurs vives, rehaussées de motifs décoratifs en deux dimensions.»

Biographie de L'artiste

Victor Brauner, figure majeure du surréalisme, nait en 1903 à Pietra Neamtz en Roumanie. Son enfance fut baignée dans un univers mystique, son père étant un fervent adepte du spiritisme, une influence qui marqua profondément ses premières années. Les troubles sociaux contraignirent la famille Brauner à quitter précipitamment la Moldavie pour Hambourg en 1907, puis à s'exiler à Vienne au début de la guerre des Balkans en 1912, avant de regagner la Roumanie en 1914 via le Danube.

Dès 1917, Victor Brauner se découvrit une passion pour la peinture, tout en poursuivant ses études à l'école évangélique de Braïla, où il développa un intérêt particulier pour la zoologie. Son parcours académique le mena ensuite à l'École des Beaux-Arts de Bucarest, où ses travaux controversés précipitèrent son renvoi. Cependant, il persévéra dans sa quête artistique en intégrant l'Académie libre de Bucarest, tout en s'adonnant à la peinture de paysages cézanniens sur les rives de la mer Noire.

L'année 1924 marqua un tournant décisif dans la vie de Brauner, alors qu'il cofondait la revue "75 H.P." aux côtés du poète Ilarie Voronca, introduisant ainsi le manifeste de la "Picto-poésie". Cette même année, il tint sa première exposition personnelle à la "Maison d'art" de Bucarest. Son voyage inaugural à Paris en 1925 fut une révélation, où il découvrit les œuvres envoûtantes de Giorgio de Chirico, stimulant ainsi son imagination artistique.

Son installation à Paris en 1930 marqua le début d'une période prolifique et influente pour Brauner, où il se plongea pleinement dans le mouvement surréaliste. Son cercle d'amitié comprenait des figures emblématiques telles que Brancusi, Benjamin Fondane et Yves Tanguy. Son œuvre, imprégnée de symbolisme et de mystère, dépeignait des mondes étranges habités par des créatures énigmatiques.

L'année 1938 fut marquée par un événement tragique, confirmant presque une prémonition dans l'œuvre de Brauner : lors d'une altercation entre deux autres artistes, il perdit effectivement son œil gauche. Ce drame ne freina pas son élan créatif, mais plutôt l'enrichit d'une dimension tragique et introspective.

Brauner, en constant mouvement entre Paris et Bucarest, fut témoin des tumultes de la guerre, période pendant laquelle il développa sa série des "Chimères" ou des "Crépuscules", témoignant des tourments de son époque.

Son exil temporaire dans les Basses-Alpes pendant la guerre marqua un tournant dans sa technique artistique, où il expérimenta la peinture à la cire, renonçant ainsi à la troisième dimension au profit d'une esthétique plus ésotérique et symbolique. Cette évolution culmina dans le cycle autobiographique des "Onomathomanies" qu'il entreprit en 1947, une période empreinte de doute et de douleur, mais aussi de réflexion sur son propre moi.

Les dernières années de Brauner furent marquées par une exploration joyeuse et fantaisiste de la mythologie, comme en témoignent ses célèbres séries "Mythologie" et "Fêtes des mères". Son héritage artistique fut célébré de son vivant, notamment par sa représentation de la France à la Biennale de Venise en 1966. Il s'éteignit à Paris en mars de la même année, laissant derrière lui un legs artistique empreint de mystère et de fascination.

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