Maria Helena Vieira Da SilvaSans Titre
1975
Aquarelle sur papier de riz
Signé et daté
20.5 x 54 cm
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Demande d'informations - Sans Titre, 1975

Certificat

Certificat du Comité

Provenance

Collection Jacques Lassaigne, Paris

Collection Privée, Lugano

Description de l'œuvre

Cette œuvre sur papier représente un étendu de réseaux et de mosaïques, le tout dans une composition à la perspective fuyante. Celle-ci est d'après l'artiste, “ une manière de faire respirer l'œuvre ”.

Vieira Da Silva emprunte les formes du monde réel, issues notamment de l'urbanisme. Ici, la structure s'étend sur toute la surface du papier. Les traits de couleurs prennent possession du papier, ils sont énergiques, fulgurants et expressifs. En effet, Ils expriment une sensation, indiquent une direction ou ébauchent une construction.

Ce papier de Chine lui a été offert par Zao Wou-ki.

“ Tous ses dessins ne sont que jaillissements, appels d'un élan ou d'un rythme. Souvenir et prémonitions s'y rencontrent, comme dans chacun de ses tableaux. ”

Biographie de L'artiste

Maria Helena Vieira da Silva, née le 13 juin 1908 à Lisbonne, au Portugal, et décédée le 6 mars 1992 à Paris, en France, était une peintre portugaise-française pionnière, connue pour ses compositions complexes et ses explorations uniques de l'espace.

Vieira da Silva a commencé son parcours artistique à Lisbonne, où elle a étudié la peinture à l'École des Beaux-Arts avant de déménager à Paris en 1928. Là, elle s'est inscrite à l'Académie de la Grande Chaumière, s'immergeant dans la scène artistique avant-gardiste vibrante de l'entre-deux-guerres. C'est à Paris qu'elle rencontre son mari, le peintre hongrois Árpád Szenes, et ils deviendront des figures centrales des cercles artistiques de la ville.

Ses premières œuvres reflètent des influences du cubisme et du constructivisme, caractérisées par des formes géométriques et une approche structurée de la composition. Cependant, Vieira da Silva a rapidement développé son propre style distinctif, marqué par des labyrinthes complexes de lignes, de formes et de couleurs suggérant des espaces architecturaux dynamiques et des paysages urbains complexes.
L'une de ses premières expositions importantes eut lieu au Salon des Surindépendants en 1933, où son travail commença à attirer l'attention pour son approche innovante de l'abstraction. Tout au long des années 1930 et 1940, elle continue de peaufiner son style, évoluant vers une abstraction plus lyrique caractérisée par des motifs rythmiques et un sens de la profondeur et du mouvement.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Vieira da Silva et Szenes fuient Paris pour le Brésil, où ils vivent à Rio de Janeiro jusqu'en 1947. Cette période influence le travail de Vieira da Silva, alors qu'elle explore de nouveaux thèmes et couleurs inspirés par les paysages et la culture brésiliens. De retour à Paris, elle reprend sa carrière artistique avec un nouvel élan, participant à de nombreuses expositions et gagnant en reconnaissance en tant que figure de proue de l'abstraction européenne.
L'une des contributions les plus distinctives de Vieira da Silva à l'art moderne fut son exploration de la profondeur spatiale et de la perspective. Ses tableaux représentent souvent des paysages urbains complexes ou des paysages imaginaires, où des plans et des perspectives superposés créent un sentiment d'ambiguïté et de mouvement. Cette fascination pour la complexité spatiale lui a valu des éloges pour sa capacité à transformer des surfaces bidimensionnelles en mondes dynamiques et immersifs.

Dans les années 1950 et 1960, l'œuvre de Vieira da Silva gagne en reconnaissance internationale grâce à des expositions dans des musées et galeries majeurs en Europe et aux États-Unis. Sa participation à la Biennale de Venise en 1960 a consolidé sa réputation en tant que grande artiste abstraite. Ses peintures de cette période, comme "Ballet d'ombres" (1957) et "La Bibliothèque" (1965), illustrent sa maîtrise de la composition et sa capacité à évoquer une profondeur émotionnelle à travers des formes abstraites.
Tout au long de sa carrière, l'œuvre de Vieira da Silva a évolué continuellement, reflétant son exploration incessante de la couleur, de la texture et des relations spatiales. Elle a expérimenté différentes techniques, y compris le collage et la gravure, ce qui lui a permis d'élargir encore son vocabulaire artistique. Sa collaboration avec des maîtres graveurs tels que l'Atelier 17 à Paris a donné lieu à une série de gravures et aquatintes complexes qui complétaient ses peintures.
En plus de ses réalisations artistiques, Vieira da Silva a été reconnue pour ses contributions à la vie culturelle de la France et du Portugal. Elle a reçu le Grand Prix National des Arts en 1966 et est devenue Commandeur de l'Ordre de Saint-Jacques de l'Épée au Portugal en 1980.
Vers la fin de sa vie, l'œuvre de Vieira da Silva a continué d'être célébrée à travers des expositions rétrospectives qui ont mis en lumière son héritage artistique. Une rétrospective majeure a eu lieu au Centre Georges Pompidou à Paris en 1988, présentant ses réalisations tout au long de sa carrière et réaffirmant son influence sur les générations de peintres abstraits.
Maria Helena Vieira da Silva est décédée à Paris en 1992, laissant derrière elle un riche héritage d'art abstrait innovant. Ses compositions complexes, caractérisées par leur complexité spatiale et leur sensibilité poétique, continuent d'inspirer admiration et étude dans le monde de l'art aujourd'hui. Elle reste célébrée comme une pionnière de l'expressionnisme abstrait et une figure de proue dans l'exploration des dynamiques spatiales en peinture.



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