“ Dans la centaine de toiles peintes entre l'automne 1963 et la fin de 1967, l'évolution de la peinture de Soulages se manifeste de façon évidente sur quelques points essentiels: la fluidité beaucoup plus grande de la peinture; le traitement des noirs par grands aplats; la brève réapparition des noirs sur fond blanc non peint. À noter enfin le retour des très grands formats et des polyptyques virtuels. Dès la mi-63, on constate la quasi-disparition des raclages. Ils étaient techniquement liés à la qualité épaisse de la couche déposée par le peintre, à son caractère de pâte. Au contraire, les toiles montrent désormais de larges nappes de peinture sombre, noire ou brun-noir, où la matière colorée beaucoup plus liquide n'est plus déposée-retirée à la lame, mais étendue à la brosse, d'un mouvement ne laissant pratiquement pas de trace. La fluidité est telle que certaines toiles présentent des coulures de noir. ”