Entre 1972 et 1976, en parallèle de ses investigations sur les Blancs, Hantaï se lance dans la série des Tabulas. Ces œuvres pliées, majoritairement monochromes, tirent leur nom du latin "tabula" signifiant «table». Les toiles sont méticuleusement fixées au verso par un nouage serré, engendrant un quadrillage régulier.

Le peintre qualifie ce procédé tridimensionnel de "capitons", créant des espaces épais et vaguement quadrangulaires. Au recto, la surface est enduite d'une couleur monochrome, couvrant entièrement la toile de bord en bord.

Au moment du dépli, la surface picturale présente ainsi une trame de carreaux rectangulaires, rythmée par les lignes blanches plus ou moins régulières, laissées en réserve. Les Tabulas constituent l'aboutissement des recherches de l'artiste au moyen du « pliage comme méthode ».

Il en poursuivra le développement jusqu'en 1982, travaillant principalement sur leur échelle (Tabulas monumentales, 1981) et leur chromie (Tabulas lilas, 1982), puis, à partir des années 1995, il soumettra ses Tabulas antérieures à des manipulations physiques par la découpe ou à des retraitements optiques par transpositions photographiques et transferts sérigraphiques.