Paul Jenkins
Paul Jenkins naît le 12 juillet 1923 à Kansas City dans le Missouri, États-Unis. Entre 1937 et 1942, il étudie au Kansas City Art Institute, tout en travaillant avec le céramiste James Weldon, qui influencera fortement ses peintures des années 1950.
Passionné par le théâtre, il reçoit une bourse pour s'inscrire à la Cleveland Play House, où il réalise des décors. De 1943 à 1945, il est mobilisé dans l'US Naval Air Corps. En 1948, il s'installe à New York et intègre la Art Students League, où il rencontre des peintres influents tels que Morris Kantor et Mark Rothko. Son professeur, l'artiste japonais Yasuo Kuniyoshi, lui conseille de se plonger dans l'étude de la couleur.
À New York, il visite régulièrement le Frick Museum, s'inspirant des grands maîtres comme Francisco de Goya, Rembrandt, William Turner, Georges de la Tour et Johannes Vermeer, pour qui la lumière revêt une importance capitale.
Après l'obtention de son diplôme en 1953, grâce à une bourse, il voyage en Italie et en Espagne. Il s'installe ensuite à Paris où il fréquente les cercles artistiques et rencontre des figures telles que Jean Dubuffet, Georges Mathieu et Pierre Soulages. En 1954, sa première exposition personnelle a lieu au Studio Paul Facchetti à Paris, où il rencontre la galeriste Martha Jackson et l'artiste Mark Tobey.
En 1955, sa première exposition personnelle aux États-Unis est organisée à la Zoe Dusanne Gallery à Seattle, marquant le début de son succès outre-Atlantique. Il participe également à des expositions collectives à la Martha Jackson Gallery à New York. Peggy Guggenheim fait l'acquisition d'une de ses toiles en 1957.
En 1958, il commence sa série "Eyes of the Dove" à New York et participe à une exposition collective au Museum of Art of Carnegie Institute à Pittsburgh.
En 1960, inspiré par les théories sur la couleur de Goethe, il commence sa série des "Phenomena", utilisant des techniques d'aquarelle pour créer des effets sur toile. Il commence également à utiliser la peinture acrylique dès son arrivée sur le marché américain au début des années 1960.
En 1961, sa première exposition personnelle est organisée à la Galerie Karl Flinker, et son livre "The Paintings of Paul Jenkins" est publié aux Éditions Two Cities à Paris.
Dans les années suivantes, son travail est exposé dans divers musées et galeries prestigieuses, tant aux États-Unis qu'en Europe, recevant une reconnaissance croissante.
En 1967, il reçoit une médaille de peinture lors de la 30e Biennale de la Corcoran Gallery of Art à Washington. Il explore également d'autres formes d'expression artistique, notamment la sculpture en verre avec Egidio Costantini à Venise.
En 1971, deux rétrospectives de son travail sont organisées, une au Houston Museum of Fine Arts et l'autre au San Francisco Museum of Art. Une sculpture monumentale entre dans les collections du Cooper-Hewitt Museum à New York.
En 1973, sa monographie est publiée par Harry N. Abrams à New York. Il commence également à travailler sur le Mandala Meditation Sundial, un projet de sculpture en bronze.
En 1976, il commence à étudier les effets de transparence et d'opacité en s'inspirant du prisme de Newton, marquant le début de sa période des "Prismes".
En 1978, sa série "Anatomy of a Cloud" est exposée à la Gimpel Weitzenhoffer à New York. Il continue à expérimenter avec différentes matières et techniques, explorant continuellement de nouvelles avenues artistiques.
Dans les années suivantes, son travail est exposé dans le monde entier et il reçoit de nombreuses distinctions, dont le titre de commandeur des Arts et des Lettres de la République française en 1983.
En 1986, il écrit la pièce chorégraphique "Prisme du Chaman", présentée à l'Opéra de Paris en 1987. Une rétrospective de son œuvre est présentée au Musée Picasso à Antibes la même année.
En 2005, le Palais des beaux-arts de Lille organise une rétrospective sur ses œuvres. Il continue à être honoré de nombreuses expositions personnelles et collectives jusqu'à sa mort à New York en 2012.
En 2010, ses archives sont déposées aux Archives de l'art américain de la Smithsonian Institution, à Washington D.C., comprenant plus de 6 000 pièces, dont de nombreuses photographies prises par son épouse.