Philippe HiquilyGirouette "Hiver"
2013-2020
Acier peint
Cachet de la signature et numérotée EA 2/4
101 x 61 x 70 cm ZoomDemande d'informations - Girouette "Hiver", 2013-2020
Certificat
Provenance
Collection Privée, France
Description de l'œuvre
«Hiquily a toujours revendiqué son admiration pour l'œuvre de Calder, dont l'œuvre le fascine et l'influence considérablement notamment à travers ses mobiles. Le mouvement des éléments sous l'action des phénomènes naturels comme le vent ou l'eau est au cœur de ses préoccupations artistiques. Mais le sculpteur trouve très vite son propre style, son propre “langage” comme il aimait tant à le dire. Depuis ses débuts et tout au long de sa carrière, l'artiste conçoit des œuvres en mouvement qui s'animent ou se balancent par le geste, l'action de l'eau ou d'une bille d'acier, et même d'un mouvement aléatoire généré par un ordinateur.
C'est en 1963 qu'il crée son premier projet monumental à Marbella en Espagne avec un thème qui lui sera très cher tout au long de son œuvre, la girouette. Quelques semaines avant sa mort au début de l'année 2013, Hiquily conçoit ses dernières œuvres : un ensemble de quatre girouettes et 1 stabile dans le cadre d'un projet d'œuvres monumentales. Chacune des ces girouettes portent le nom d'une des quatre saisons, et le stabile est intitulé L'Australienne.»
Tara Hiquily
Biographie de L'artiste
Philippe Hiquily est né à Montmartre en 1925.
Il passe son adolescence au lycée Victor Duruy avant de s'engager, à 18 ans, dans la Résistance aux côtés de son père.
Après la guerre, il fréquente brièvement les Beaux-arts d'Orléans, puis rejoint la division Leclerc pour une mission de deux ans en Indochine (1945-1947). À son retour, il intègre l'École des Beaux-arts de Paris, où il se forme à la sculpture sous la tutelle de Janniot et Gimond. Il y rencontre César, Albert Féraud et Michel Guino, avec lesquels il partage une passion pour le métal, matériau qui deviendra central dans son œuvre.
Philippe Hiquily développe son art dans l'atelier de son père helléniste, découvrant la Grèce, la Préhistoire et l'archéologie. Le Musée de l'Homme devient une source d'inspiration majeure, notamment avec les vénus callipyges paléolithiques. En 1954, il acquiert un atelier rue Raymond Losserand, où il peut travailler en toute liberté. Il crée et vend des petits objets à la Galerie du Siècle pour subvenir à ses besoins.
Durant cette période, Hiquily fréquente l'atelier de Germaine Richier, où il réalise des socles originaux pour ses sculptures. Il rencontre des artistes comme Kijno, Claude Mary et Robert Müller, et commence à développer un style propre, influencé par les idoles des Cyclades et les matériaux de récupération. La rétrospective de Julio Gonzalez en 1952 l'initie au découpage direct et à l'assemblage de la tôle par soudure autogène, technique qu'il adopte.
Ses premiers mobiles, tels que "Fontaine mobile" (1954) et "Automate" (1955), marquent l'introduction du mouvement dans ses sculptures. "L'Homme à la Bicyclette" (1955) est acheté par le Musée national d'Art moderne, soulignant l'importance de son œuvre. Hiquily rencontre Calder et s'inspire de ses œuvres mobiles, développant la légèreté et l'équilibre dans ses créations.
La décennie suivante voit l'affirmation du "style hiquilyen", que le critique Alain Jouffroy décrit comme "la réalité érotique". Hiquily explore des thèmes sexuels et provocateurs, comme en témoigne "La Motocyclette" (1964), achetée plus tard par le musée d'Art moderne de Paris. La femme, autrefois maternelle, devient une figure de séduction et de désir, incarnant une sensualité inquiétante et souvent castratrice.
Les sculptures d'Hiquily, telles que "Le Copulateur" (1959) et les "Zoomorphes", rencontrent un succès retentissant lors d'expositions à New York. Il collabore avec Jean-Jacques Lebel et Alain Jouffroy, créant des spectacles anti-surrealistes et explorant des machines à peindre en réponse à l'action painting. Son style évolue vers une abstraction volontaire et une simplification des formes, intégrant des objets trouvés dans ses sculptures.
En 1963, Hiquily réalise sa première œuvre monumentale, une girouette de 12 mètres à Marbella. Il reçoit plusieurs commandes publiques, intégrant ses sculptures dans des établissements scolaires et autres bâtiments publics en France. Il continue de développer des pièces monumentales, tout en explorant de nouveaux matériaux et techniques, comme le laiton poli.
À la fin des années soixante-dix, Hiquily renoue avec le mouvement, inspiré par Calder. Il crée des fontaines mobiles et des sculptures mécaniques, participant à des expositions sur le thème de l'énergie et du mouvement. Il réalise également des œuvres pour des commandes publiques, intégrant ses sculptures dans des environnements urbains.
Les années quatre-vingt voient Hiquily diversifier son œuvre, intégrant des objets du quotidien dans ses sculptures et explorant le mobilier. Ses œuvres, souvent provocatrices et empreintes d'humour, continuent de surprendre et de fasciner. En 1995, une rétrospective à Châteauroux lui apporte une reconnaissance nationale.
Philippe Hiquily poursuit son exploration des thèmes du couple et des relations hommes-femmes, adoucissant parfois la violence de ses premières œuvres. Il crée des sculptures inspirées par des danseuses et des meneuses de revue, tout en continuant à intégrer des objets dans ses compositions. En 2010, il participe à l'Exposition Universelle de Shanghai avec une sculpture monumentale.
Philippe Hiquily a su allier contrôle et improvisation, rigueur et humour, pour créer des œuvres qui défient les conventions et interrogent notre perception de la réalité. Ses sculptures, à la fois provocantes et esthétiquement sublimes, lui assurent une place parmi les grands créateurs de la seconde moitié du XXe siècle.