Günther Förg

Günther Förg, né en 1952 à Allgäu en Allemagne, débute sa carrière artistique au début des années 1970 à l’académie des Beaux-arts de Munich, où il est marqué par l’influence de Blinky Palermo. Ses premières œuvres se concentrent sur la peinture monochrome, principalement en gris et noir, une approche qui devient la base de son engagement pour le conceptualisme. Il considère le gris comme une teinte neutre, ni blanche ni noire, libérée des contraintes de la figuration. Après ces premières expérimentations, Förg oriente son travail vers des recherches modernistes, qu’il aborde sous un angle postmoderne. Bien qu’il explore diverses techniques, telles que la sculpture, la céramique et la photographie, la peinture demeure son principal moyen d’expression. Son œuvre, d’une grande ampleur, a été exposée dans des lieux prestigieux comme le Museum of Modern Art à San Francisco, le Musée d'Art Moderne à Paris, le musée Reina Sofia à Madrid, la Fondation Beyeler à Bâle et le musée Stedelijk à Amsterdam.

Dans les années 1980, Förg intègre la photographie grand format dans sa pratique artistique, capturant des structures architecturales emblématiques, qu’elles soient culturelles ou politiques, allant de Tel-Aviv à Moscou. Cette période marque un détour temporaire de la peinture, la photographie devenant un moyen plus direct de représentation de la réalité. Ses photographies, très reconnues, ont été montrées dans des institutions majeures telles que le Kunsthalle Bern en Suisse ou le Solomon R. Guggenheim Museum à New York.

À la fin des années 1980, Förg reprend la peinture, en y intégrant de nouveaux matériaux tels que le bois, le cuivre, le bronze et le plomb. Ses séries sur le plomb, réalisées à l’acrylique sur des tôles de plomb montées sur des cadres en bois, brouillent la frontière entre la peinture et la sculpture. Les sculptures en bronze produites durant cette période présentent également des qualités picturales, avec des textures évoquant les coups de pinceau.

Au tournant du XXIe siècle, la peinture de Förg s’éloigne du minimalisme, adoptant des couleurs plus vibrantes et des marques plus expressives. Sa maîtrise de la couleur, qui lui permet de créer à la fois espace et forme, ouvre de nouvelles possibilités dans son travail. Des œuvres comme les Gitterbilder (peintures en grille) déploient des couleurs vives et des gestes hachurés, rapprochant son style de celui de Cy Twombly, Mark Rothko ou Paul Klee. Les œuvres plus récentes de Förg s’inspirent de techniques anciennes de création d’images, qu’elles réinterprètent sous un jour nouveau, marquant une synthèse de son parcours artistique, profondément ancré dans l’histoire de l’art. Comme il le disait lui-même : « La peinture est une pratique résistante ; elle demeure à jamais présente et inaltérable à travers l’histoire. »