Georges Mathieu
Georges Mathieu naît le 27 janvier 1921 à Boulogne-sur-Mer, dans une famille de banquiers.
Après des études de lettres, de droit et de philosophie, il commence à peindre en 1942.
Après la Seconde Guerre mondiale, Georges Mathieu s'engage dans une peinture non-figurative gestuelle qu'il nomme « Abstraction lyrique », la défendant face à l'abstraction géométrique.
Il devient l'un des penseurs de cette nouvelle forme d'abstraction, la rapprochant de l'Action Painting émergeant aux États-Unis.
Impliqué dans l'effervescence artistique de l'Après-guerre à Paris, il expose dans plusieurs galeries renommées, dont la Galerie Rive Droite qui présente régulièrement son travail de 1954 à 1971.
À partir de 1950, Mathieu explore le tachisme, titrant ses œuvres d'après l'histoire de France qui le fascine, comme « La Bataille de Bouvines » en avril 1954.
Il introduit également la dimension de performance dans sa peinture, réalisant certaines œuvres en direct devant un public, comme « Les Capétiens partout », peint en 1h20 devant le château de Jean Larcade à Saint-Germain-en-Laye.
Ces performances révèlent son processus de création au public, sans esquisse préalable, utilisant la couleur directement sortie du tube. Cette approche gestuelle le rapproche des pratiques artistiques orientales, qualifié même de « calligraphe occidental » par André Malraux.
Reconnu internationalement dès les années 1950, son travail est exposé aux États-Unis, au Japon et à travers le monde. Il voyage régulièrement, visitant des universités prestigieuses aux États-Unis et parcourant l'Europe, le Brésil, l'Argentine, le Liban, Israël et le Canada.
Des expositions majeures de ses œuvres ont lieu dans des galeries renommées à Cologne, Paris, New York, Montréal, Rio de Janeiro, Singapour, et une rétrospective est présentée à la Galerie nationale du Jeu de Paume à Paris en 2002.
À partir de 1962, Mathieu cherche à transformer son langage artistique en un style, créant un univers diversifié sur différents supports, des meubles aux bijoux.
Il collabore avec diverses institutions artistiques telles que la Manufacture nationale des Gobelins, la Manufacture de Sèvres et la Monnaie de Paris. Il réalise des sculptures monumentales et des œuvres d'art publiques, et à partir de 1985, son œuvre subit une évolution significative, abandonnant la composition centrale pour laisser les formes envahir toute la surface de la toile.
Parallèlement à sa carrière de peintre, Mathieu exerce diverses fonctions éditoriales, notamment en tant que Directeur des Relations publiques de la compagnie aérienne américaine United States Lines à Paris à partir de 1947, et Rédacteur en chef de l'United States Lines Review à Paris de 1950 à 1964. Il décède le 10 juin 2012 à Boulogne-Billancourt.