Simon Hantaï, Peintures de 1963 à 1968, est une exposition consacrée au premieres oeuvres réalisées selon « la méthode du pliage ».
L’année 1960 marqua un tournant décisif dans la carrière de Simon Hantaï avec l’introduction de la technique du pliage, « plier comme méthode ». Cette innovation, devenue emblématique de son œuvre, transcende les limites de
la peinture traditionnelle, conférant à la toile une dimension sculpturale unique.
L’artiste froisse la toile de manière aléatoire avant d’appliquer de la peinture uniquement sur les parties accessibles.
Le dépliage révèle alors la composition ainsi que des reliefs et des creux inattendus. Cette approche, fondée sur le hasard, génère des œuvres d’une beauté troublante, où chaque pli et chaque nuance de couleur ajoutent une
profondeur imprévisible et fascinante.
Sa première série utilisant cette technique, intitulée « Mariales et Manteaux de la Vierge », rend hommage aux représentations de la Vierge en majesté, notamment à travers la célèbre « Maestà di Ognissanti » de Giotto,
réalisée en 1306 et découverte par l’artiste à Florence en 1948.
La série fut divisée en deux parties : les « Mariales », comprenant 28 peintures réalisées entre 1960 et 1962, et les « Manteaux de la Vierge », produits entre 1962 et 1964.
Viennent ensuite les « Catamurons », où l’artiste recentre le geste pictural laissant vierge le contour de la composition.
Les Panses inspirés par la saucisse cosmique de Henri Michaux introduisent des formes ovoïdes, conférant à la toile une dimension sculpturale.
Enfin, les « Meuns», inspirée par le village de Seine-et-Marne où Hantaï s’installe en 1965, place le blanc, ou le « non-peint », au cœur de la composition. La toile, d’abord pliée aux quatre coins et au centre, est ensuite recouverte de couleur.
Cet ensemble d’œuvres, provenant de collections privées prestigieuses, illustre parfaitement le génie créatif de Simon Hantaï à travers ses différentes series.